La Nación, las metafísicas del nacionalismo de Derecho Divino e histórico y razones para meditar. Ernest Renan (1823-1892) Qu’est-ce qu’une nation? (1882)

Joseph Ernest Renan (1880), por Edwin Long (1829-1891)

«L’existence
d’une nation est (pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de tous les
jours
, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de
vie. Oh ! je le sais, cela est moins métaphysique que le droit divin, moins
brutal que le droit prétendu historique.

Dans l’ordre d’idées que je vous soumets, une nation n’a pas plus qu’un roi, le droit de dire à une
province : “ Tu m’appartiens, je te prends ”. Une province, pour nous, ce
sont ses habitants ; si quelqu’un en cette affaire a droit d’être
consulté, c’est l’habitant. Une Nation n’a jamais un véritable intérêt à
s’annexer ou à retenir un pays malgré lui. Le vœu des nations est en
définitive, le seul critérium légitime, celui auquel il faut toujours en
revenir.

Nous avons chassé de la politique les abstractions métaphysiques et théologiques.
Que reste-t-il après celà ? Il reste l’homme, ses désirs, ses besoins. La
sécession, me direz-vous, et, à la longue, l’émiettement des nations sont la
conséquence d’un système qui met ses vieux organismes à la merci de volontés
souvent peu éclairées… Les volontés humaines changent ; mais qu’est-ce
qui ne change pas ici-bas ? ? Les nations ne sont pas quelque chose
d’éternel. Elles ont commencé, elles finiront. La Confédération européenne,
probablement, les remplacera. Mais telle n’est pas la loi du siècle où nous
vivons. A l’heure présente l’existence des nations est bonne, nécessaire même.
Leur existence est la garantie de la liberté, qui serait perdue si le monde
n’avait qu’une loi et qu’un maître».

Ernest Renan (1823-1892) Qu’est-ce qu’une nation?, Paris: R. Helleu Éditeur, MCMXXXIV, p. 89-91.



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