La tragedia entre los modernos: de Lessing a Brecht

Jean-Marie Valentin

Aristote écartelé:
poétique du théâtre allemand de la Renaissance à Brecht et Müller

Klincksieck, Paris, 2014, Lxxii, 326 pp.

ISBN: 9782252039496

«Prévalence du
matériau, parataxe, autonomisation des éléments le théâtre contemporain
rejette le texte au profit de la présentation et de la performance dont il
n’est plus que le produit dérivé. La cible ? Aristote et le muthos
décrétés par les prophètes du «post-dramatique» origine
universelle de tous les maux. À travers les affrontements historiques de
l’archaïque et des successives modernités, il apparaît toutefois qu’il existe depuis la
Renaissance des aristotélismes que révèlent gloses et entre-gloses. La
pensée du théâtre et ses réalisations portent la trace de ce bouillonnement
pluriséculaire. L’Allemagne, retenue ici comme champ d’observation, éclaire
ce qu’il en fut, du théâtre confessionnel jusqu’à Brecht en passant par la
fête baroque (Lohenstein), la tragédie bourgeoise (Lessing), les traitements
du mythe et de l’histoire par A.W. Schlegel, Kleist et Grabbe. La Poétique n’a
cessé de nourrir la réflexion, Aristote apparaissant alors moins comme une
norme ou une cible que comme un moyen pour exprimer des conceptions parfois
diamétralement opposées.
Si Lessing est placé au centre
chronologique de ce livre, la confrontation de la théorie et des écritures
dramatiques et scéniques révèle, dans l’éloignement du texte-source opéré
par le romantisme, une fécondité paradoxale, visible jusque dans sa négation
la plus radicale.»

 

Avertissement


Aristote et les aristotélismes

Le texte et la performance

I. Le jeu des boules de billard

II. Le « pré- », le « post- » et entre les deux, le …rien (?)

III. Retour au texte-source

IV. Le triomphe de la glose

V. Entre le trop peu et le trop. G.E. Lessing et A.W. Schlegel

VI. Le mythe et l’histoire

VII. Peut-on parler d’un aristotélisme moderne rétablissant l’ancien dans ses
droits ? Brèves observations sur Brecht, le muthos et autres catégories

VIII. La « performance » – une dictature ? Et qu’y a-t-il après le « post » ?


Chapitre I

Rhetor et histrio.

L’acteur, le service du texte et le jeu improvisé

I. Sur l’origine

II. Le dramatique et le théâtral

III. L’Église ou le lupanar

IV. Les Italiens de Paris

V. Les lazzi

Chapitre II

Les jésuites et la scène

Salut, Providence, pédagogie chrétienne

I. Prolégomènes

II. La marche du monde

III. La question du didactisme

IV. Aristote : une difficile fidélité

Chapitre III

Le drame de martyr européen et la question du héros parfait

I. Le cadre et les concepts

II. Catholiques et protestants

III. La tragédie de l’innocence : Jacob Masen

IV. Le projet de tragœdia sacra

V. L’apport du Collège Romain : Tuccio et Stefonio

VI. Galluzzi, Platon, Aristote : « rénover la tragédie antique »

VII. La tragédie de Crispus

VIII. Efflorescence et discontinuité

IX. Transferts, littérature et société


Chapitre IV

La Sophonisbe de Lohenstein

Tragédie et fête baroque

I. L’héritage renaissant

II. Le spectacle des émotions

III. Les Reyen

IV. Les genera

V. Au-delà du temps historique


Chapitre V

Gotthold Ephraim Lessing, l’essentialiste

I. Un « livre » singulier

II. De la philologie à l’invention de la critique

III. Les genres dramatiques. Postulats

IV. La tragédie

V. Le « drame de martyr »

VI. Une grandeur indifférente à la morale ?

VII. Des accommodements impossibles

VIII. Diderot, fausses et vraies convergences

IX. Du comédien – mais sans « paradoxe »

X. Contre Diderot. Remettre le théâtre sur ses pieds

X. Un écueil : les « caractères parfaits »


Chapitre VI

August Wilhelm Schlegel, le romantisme d’Iéna

et le tragique philosophique. Au-delà d’Aristote

I. Les voies neuves du national

II. Coppet, Corinne et le tableau du baron Guérin

III. Une méthode, des postulats

IV. Culture et anthropologie

V. Racine, synthèse du classicisme français

VI. Euripide, « le moins tragique de tous les tragiques » ou la triade
recomposée

VII. Antisocratisme, antiaristotélisme et conception existentielle du tragique

VIII. La tragédie des Modernes. Nature, histoire, nouveaux chemins

IX. Un dialogue difficile


Chapitre VII

Heinrich von Kleist, Penthésilée

et le retour du dionysiaque euripidien

I. Tragédie et tragique

II. La mutation sémantique du tragique et ses limites

III. Deux modèles concurrents

IV. Le dramatique et le théâtral

V. Oreibasia, sparagmos, omophagia

VI. Une « tragédie parfaite » ?


Chapitre VIII

Histoire et théâtralité. Napoléon ou les Cent-Jours

de Christian Dietrich Grabbe

I. Le héros dans l’histoire

II. L’acteur et la métaphore du jeu

Chapitre IX

Brecht et Aristote – mais quel Aristote ?

I. La question de la nouvelle écriture dramatique

II. Présence de la glose

III. Mimesis, Einfühlung, catharsis

IV. L’intrasocial

V. La médiation de Lessing

VI. Critique de l’obscurcissement et du camouflage

VII. Marx vs Aristote


Index nominum

 

Jean-Marie Valentin (Sorbonne/IUF), membre de la «Deutsche
Akademie für Sprache und Dichtung», est spécialiste de la poétique du
théâtre allemand depuis le XVIe siècle. Aux Éditions Klincksieck il
a donné en 2010 une traduction commentée de la
Dramaturgie de Hambourg de G.E. Lessing et co-dirigé en 2012 Bertolt Brecht et la théorie dramatique (ISBN : 9782252038642).

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